Sur le grès

Texte : 26000 caractères/5400 mots. Fonds photos : 70 photos.

[…] l’empreinte de l’érosion sur les grès a été formée par l’atmosphère et non par notre imagination. Les formes s’imposent à la vue : nous n’y sommes pour rien et lorsqu’on s’arrête sur ces traits à la surface de la roche, impossible d’entraver le fil des images qui se présentent. […]
Des paysages tout entiers consacrés à l’empreinte du passage invisible du temps atmosphérique.[…]

[…] la griffe des vents ayant parcouru plusieurs faces, le trajet se lit comme une phrase inconnue de gauche à droite ou de droite à gauche, c’est selon, quelle que soit la hauteur des pierres, sur toute une rangée. Une géographie du destin des sables, rassemblés ici. Montée en édifice, le grès est une bibliothèque de récits géologiques, entre plage et palimpseste […]

[…] Les vents palpent la pierre. Ils criblent, arrachent, décapent et mordent des parcelles de sable, et dans le même temps époussettent, essuient, lissent et baignent les traces de leur passage. Leurs frottements sur les chairs inégales du grès dessinent le lit de fleuves imaginaires à la surface des blocs, en tracés identiques aux fonds des fleuves réels :

[…] Les empreintes représentent les vagues de courants qui traversent la pierre sur toute sa longueur, fleuve ou mer ou coulées de lave, et aussi des cicatrices, de faux graffitis, de fausses peintures rupestres

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