Carreaux en Espagne

Texte : 45 000 caractères/9800mots. Fonds photo numérique couleur : 100 photos

Les azulejos andalous du xvie siècle recouvrent les murs de palais à Séville. Ce sont de courtes dalles d’argile cuites, mais elles sont émaillées, donc, luisantes et chatoyantes ; elles peuvent susciter des Mirages (1ère partie). Les Chroniques rêvées de leur histoire millénaire (2ème partie) sont un conte de la fabrication de l’émail.

Mirages :
« […]Dans le mirage de l’émail, s’agite, minérale ou végétale, une population d’herbiers : les textures et les sucs des deux mondes font la glaçure ; restent les couleurs.[…]
[…] Faute de goûter des parfums, le bruissement des couleurs au soleil étanche presque la soif. Côtoyer un mur d’émail peut désaltérer, comme à l’approche d’une fontaine, on se prend à saliver après une longue marche en pleine chaleur. Puis, à l’arrêt devant un des anciens décors, on voit quelquefois vibrer la lumière dans la surface vitrifiée : comme sous une peau, l’irrigation figée de l’émail répandu dans les vallées des carreaux semble cacher la pression d’un liquide qui circule. Mais c’est la lumière qui tourne avec les heures ensoleillées. Se posterait-on une journée le long d’un mur, les yeux fixant une seule rangée, peut-être observerait-on, minute après minute, la variation de la lumière circulant dans le verre comme le sang dans une veine ? […] »

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